Vincent Potier, l’énergie calligraphique

Vincent Potier n’a jamais pensé à autre chose; la céramique est son écriture au sens propre comme au figuré.

Inutile de tourner autour de ses pots pour découvrir l’inspiration.

Elle est japonisante et décidée à le rester, même quand un vova-ge récent au pays du soleil levant lui rabote les idées préconçues.

Le principe, l’essentiel, c’est la calligraphie. Son énergie : la force et la maîtrise du geste… Notion Zen sur grès emaille.

Cette écriture est partout, sur et dans les boîtes, les assiettes et les flacons. Pas lisible , ni signifiante, mais pourtant bavarde au regard comme au toucher. Le beau n’est pas le masque du vrai dans ce soliloque du créateur face à la matière. Juste un médiateur, peut-être ?

Vincent Potier tourne et moule ses pièces. Il a sélectionné une palette de quinze couleurs. Toutes ses poudres sont alignées sagement dans des boîtes au cœur de l’ate-* lier. Ses œuvres sont d’ocres, de bruns, de roux, de roses, de bleus aussi. « Je recherche d’abord le compact, la ligne, le sobre et ne fais pas de calculs moléculaires. J’aime construire, décorer. La vie est un ensemble de petits gestes très précis, et l’esprit de mes pièces est sans doute le reflet de mon esprit ».

Toute cette recherche et toute cette patience se comprennent bien : « C’est à force de goûter les vins, que l’on obtient un palais plus subtil ». Toute la lucidité aussi :

« Ce qui passe dans le trait de la calligraphie aide à se construire soi-même, dont le pendant pourrait être aussi l’éloge de la fuite ».

L’équilibre, somme toute ; qui nourrit un bilan d’harmonie séduisant tout particulièrement les amateurs d’art des pavs nordiques. Vincent Potier vient d’exposer à Amsterdam. Demain, ce sera Munich. C’est une dyna-mique, comme le contact avec le public. Simple question de signes.

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